Synode sur la famille : contribution
Contribution de notre paroisse au Synode sur la famille.
Trois petits groupes et cinq personnes individuellement ont répondu à la demande du diocèse d’envoyer nos réflexions pour préparer la deuxième étape du Synode en octobre. Une synthèse de ces 8 textes a été rédigée et adressée au service de la Pastorale de la Famille de l’Evêché.
Synode 2015
Rillieux La Pape
Réflexions de la Paroisse Notre Dame de l’Espérance
8 contributions : 5 individuelles et 3 de groupes, rassemblées ici en suivant le questionnement proposé par le Cardinal dans son courrier du 5 janvier, grands parents, jeunes parents et célibataires
1/ Comment progresser dans l’éducation affective, relationnelle et sexuelle des jeunes :
- D’abord l’exemple des parents pour l’éducation affective, d’où la nécessité d’un meilleur soutien des parents. Grand défi pour l’Eglise d’accompagner des enfants qui sont élevés dans des familles socialement ou culturellement atypiques (plusieurs pères différents, mères plus ou moins seules…)
- le soutien des grands parents pour les questions plus intimes d’où la nécessité d’un effort d’information des grands parents sur le monde dans lequel vivent leurs petits enfants ;
- Proposer davantage de lieux de rencontres aux jeunes, où ils puissent réfléchir, parler de ce qu’ils vivent, se préparer à leur vie relationnelle et de couple plus tard, avec une vision plus responsable ;
- Aider à l’expérimentation du silence et de la vie intérieure rendue très difficile par les moyens de com dont les jeunes s’entourent : les interdire dans les aumôfneries etc..
- un cheminement des sacrements qui correspondent aux étapes affectives importantes des jeunes, actuellement l’Eglise est un lieu de temps forts mais pas d’accompagnement ; les jeunes quittent l’Eglise quand ils arrivent à l’âge des relations affectives et de la responsabilité. Il faudrait placer la confirmation vers la trentaine.
2/Constats et améliorations possibles pour la préparation au mariage
- Les propositions sont nombreuses et riches mais devraient être plus adaptées au cheminement des couples : des couples loin de l’Eglise, avec peu ou pas de formation spirituelle mais qui veulent « sacraliser » leur engagement, ne vivent pas le sacrement de la même façon qu’un couple de croyants convaincus et on ne peut leur demander le même engagement religieux. On pourrait envisager : une célébration de l’amour qui soit différente du sacrement – un accompagnement individuel en fonction de là où en est chacun – un mariage par étapes ou la célébration des grandes étapes de la vie de couple –La préparation au mariage (comme aux autres sacrements !) n’est pas ouverte sur la communauté, il n’y a pas de structures pour accueillir les gens en marge. Proposition d’accompagnement par un couple plus mur ou par les témoins de mariage auxquels il faudrait redonner une place de tuteur comme aux parrains et marraines (ceci nécessiterait une information et une préparation spécifique )
- Nécessité d’introduire un « service après-vente » systématique dans les préparations, groupe de partage, formation spirituelle….
3/ Comment permettre un meilleur soutien des couples tout au long de leur vie conjugale ?
- Pour accompagner les familles chrétiennes proposition : – de développer la Prière du Temps présent en développant des liturgies familiales pour les moments importants.. – de trouver un équivalent aux Equipes Notre Dame, pour les milieux sociaux que ce mouvement n’atteint pas.
- Pour les familles en difficulté ou hors de l’Eglise, nécessité d’un accueil et d’une écoute ouverts et compatissants. Le défi est de créer dans les paroisses, au plus près des familles, des lieux d’écoute et de parole reconnus comme lieux de ressourcement, de réflexion.
4/ De quelle manière parle-t-on de l’Evangile de la Famille
- Il faudrait que l’Eglise élargisse sa vision de la famille à toutes les situations qui fondent les familles de nos jours : l’amour entre deux personnes avec ou sans enfants, « naturels, adoptés, nés avec l’aide de la médecine, nés d’un précèdent mariage etc…couples divorcés ou pas, couples du même sexe, familles recomposées ou pas.
- Il faudrait que les prêtres puissent vivre davantage au sein des familles (leurs changements fréquents font qu’ils deviennent « des fonctions » et n’ont plus de lien profond.
- La revalorisation de la famille passera par une revalorisation de ‘l’histoire sainte’ car c’est l’AT qui fait une belle part à la famille et à la transmission familiale ; pour l’Eglise depuis Paul, la famille a toujours été considérée comme inférieure aux vocations religieuses.
- L’Eglise devrait remettre en bonne place JOSEPH, il manque à Marie…
5/ Comment accompagner les couples et les personnes vivant dans des situations difficiles :
Il faut que l’Eglise cesse de se pencher « avec miséricorde et patience »sur les personnes qui ne suivent pas les dogmes et les règles décidées par l’Eglise. Ces règles et ces dogmes sont rigides et inadaptés de nos jours.
Il faut reconnaître les valeurs de tolérance, d’accueil qui se vivent dans les familles et il faut reconnaître que ces valeurs se vivent aussi et souvent, en dehors de la famille telle que la voit l’Eglise : jeunes non mariés, célibataires .etc
Nous attendons que l’Eglise n’ait pas peur de faire sauter un certain nombre de verrous, en particulier celui de la culpabilité permanente des fidèles.
Un appel plus tourné vers l’amour, celui de Jésus, nous guiderait vers notre RESPONSABILITE, celle des laïcs qui forment les familles.
Il y a un enfermement de la hiérarchie dans des schémas du passé.
A force de blocages et de retour en arrière les chrétiens se sont éloignés et s’éloignent de l’Eglise.
Ils sont indifférents à la parole de l’Eglise.
Divorcés remariés : arrêtons l’hypocrisie !
- laissons le confesseur juger le cas particulier et accorder le pardon
- que l’Eglise pardonne si les divorcés ont exercé au mieux leur responsabilités parentales et que les enfants ne souffrent pas trop de l’échec des parents.
- Si la seconde union est stable, vécue dans l’amour comment peut-on en demander la destruction ? ? Elle est en elle même une forme du pardon de Dieu, car signe que le chrétien a reconnu ses erreurs et ses manques dans la première union et ne les renouvelle pas dans la seconde.
- Nécessité d’assouplir et d’accélérer les procédures d’annulation de mariage.
Contraception
l’Eglise ne peut argumenter d’Humanae Vitae (qui a été pour ainsi dire imposée à Paul VI ) . Toutes les formes de contraception utilisées par les chrétiens le sont dans le but d’une parentalité responsable.
Homosexualité
L’Eglise doit accueillir tout croyant sans distinction….mais ne peut accorder le sacrement de mariage.